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"Terre d'Entente"
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"Terre d'Entente"
  • Accordeur de piano nomade France/Afrique de l'Ouest. Pianistes et musiciens du Maroc, du Sénégal, du Mali, du Burkina-Faso, de Côte d'Ivoire, du Togo... Tendez l'oreille ! Il est temps de mettre votre instrument au diapason...
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10 juillet 2010

Saint-Louis - Tan-Tan

Je retrouve Saint-Louis dans de meilleures dispositions que je ne l'avais quitté cet hiver, suite au cambriolage de la voiture. En même temps, une légère inquiètude due au fait que deux hommes ont fait de la prison suite à ces évènements et la moindre journée à 35 dans des cellules conçues pour 20, avec la chaleur solaire et humaine doit marquer les corps et les esprits. Aussi, sachant que l'un des deux condamnés à 2 mois d'emprisonnement est innocent, je suis inquiet quant-à ses intentions. Amath, que j'ai fréquenté assidûment lors de mon précédent séjour, m'a même appellé en France avant mon départ pour s'enquérir de la date de ma venue... ne me préparent-ils pas un sale coup?

En tout cas, je retrouve la ville et sa lumière, la maison de Maï, Khadi la bonne, Sérigne, le responsable du magasin, et l'accueil est chaleureux. Je suis heureux finalement de repasser par là.

Je profite donc de cette halte pour envisager un entretien approfondi de la voiture. Elle passera quelques jours au garage, afin que tout fonctionne parfaitement, que les travaux de carrosserie de cet hiver, dont certains détails avaient été négligés, soient cette fois irréprochables. Un joint du moteur laisse couler un peu d'huile, il faut graisser tout le chassis, les pivots, car le sable est un ennemi impitoyable pour toute la mécanique, il faut lui barrer la route à l'aide d'une bonne graisse. Les mâchoires des freins arrières sont totalement finies, et on n'en trouve pas aussi facilement.

Le tout prendra une bonne semaine, après le départ de Maï pour la France. Le temps également pour moi de faire savoir autour de moi que je quitte bientôt le Sénégal pour la France en voiture, et que j'ai deux places disponibles. Cela présente l'avantage de rendre le voyage moins monotone mais aussi et surtout, plus sûr, car l'itinéraire traverse des contrées peu rassurantes. Je manquerai une occasion d'un cheveu, mais le lendemain, le jeudi, alors que le départ est prévu pour le lundi 4, Cyril se présente au Comptoir et vient aussitôt me demander s'il reste des places... Ils sont deux et ont une bonne tête, ils souhaitent remonter jusqu'au Maroc, je suis ravi.

Je réalise alors que mon Passavant, le laisser-passer pour la voiture, ainsi que ma carte brune CEDEAO, l'assurance qui me couvre dans toute l'Afrique de l'Ouest, expirent tous deux le 4, soit la veille du départ. Pain béni pour les forces de l'ordre qui, postées au bord de la route à l'entrée et à la sortie des villes, ne manqueront pas de le remarquer et de prélever leur soulte. Je vais donc prolonger mon Passavant de 10 jours auprès du bureau des douanes de la ville, et fais l'impasse sur l'assurance... Nous verrons bien !

Le lundi matin, départ, rdv devant le comptoir, mais un peu de retard m'oblige à les convier dans la cour de Maï, le temps d'en finir avec quelques bricoles en cours.

Nous quittons donc Saint-Louis à 12h et auront la chance de rallier la frontière mauritanienne, à Diama, sans être interceptés par le moindre policier en service. Vraiment incroyable. Quel bol ! C'est bien la première fois que cela m'arrive.

Les formalités se passent vite et bien, et nous voilà sur la grande piste qui longe le parc du Djoudj, Sénégal à notre droite, Mauritanie à gauche. C'est la dernière vraie piste du voyage, et je savoure mon plaisir. Conduite sportive, un rien audacieuse ! Surtout ne pas commettre de faute aujourd'hui, mais se faire plaisir est aussi un devoir. La piste principale est au sommet d'un grand talus qui partage le grand marigot longeant le fleuve. Il y a beaucoup de drains assez profonds qui surprennent et vous obligent soit à ne pas prendre trop de vitesse, soit à piler, soit, quand il est trop tard, à remettre un bon coup de gaz en espérant que la saignée n'est pas trop profonde.

Une alternative consiste à quitter cette piste pour emprunter les traces en contrebas, beaucoup plus lisses et régulières, et qui autorisent des improvisations sympathiques, des croisements et des dépassements à pleine vitesse. Une bonne centaine de kilomètres à ce rythme et nous arrivons à Rosso, côté mauritanien, bien sûr. C'est le goudron qui commence, et nous ne le quitterons plus, désormais.

Il faut souscrire une assurance spéciale en Mauritanie, et le bureau de Diama était fermé, aussi, en repartant de Rosso, nous guettons une boutique d'assureur... sans trouver !

Au contrôle de police, je n'attends pas que le policier s'en aperçoive, mais lui dit que nous sommes en quête d'un assureur. Justement, il est là, avec eux !! Il propose que je lui remette la carte grise ou sa photocopie, il ira en ville, au bureau, nous faire le fameux papier, et reviendra nous le donner contre la somme de 40 Euros. Fichtre ! C'est trois fois le prix payé dans l'autre sens ! Mais nous sommes coincés et devons mettre chacun au pot, en euros et cfa mélangés, nous n'avons plus d'argent. Seul Cyril a encore quelques euros, une centaine, et il faudra s'en contenter jusqu'à Dakhla,  700 km plus au nord, déjà au Maroc. En effet, les Ouguiyas, la monnaie maurtanienne, ne peuvent sortir du territoire, et la commission pour un retrait bancaire est indépendante de la somme prélevée. Il vaut donc mieux éviter d'en retirer, que ce soit à Nouackchott, où nous allons passer la nuit, ou à Nouhadibou, que nous pensons éviter, car cela demande un détour de 2 fois 35 km, juste avant la frontière marocaine. Nous arrivons à la tombée du jour à Nouackchott, et trouvons sans trop de peine l'auberge Ménata. Cela a bien changé ! Ca c'est considérablement agrandi, il y a de nouvelles tentes Khaïma sur le toît, des nouveaux bâtiments, sanitaires, etc...

Nous fonctionnons donc à l'économie et nous concoctons dans la cuisine un plat de macaronis aux oeufs avec ratatouille. Nous dormirons dans une tente, sur le toît, pour 1500 ouguiyas par personne, soit un total de 15 euros pour nous trois, avec un petit déjeuner copieux pour le pilote, et un café seulement pour les passagers.

C'est reparti, au matin mais pas trop tôt, pour la traversée de la Mauritanie. Nous ferons face toute la journée à un vent de sable qui décapera le chassis, effacera les numéros de ma plaque minéralogique, rendra son état neuf à mon sabot aluminium, sous le moteur. Tout le « noir chassis » passé cet hiver, suite aux allers-venues Dakar Saint-Louis par la plage, en a pris un sacré coup !

Nous atteignons la douane Mauritanienne à 16h50, se disant que ça va être très limite pour passer au Maroc. Il y a entre les deux postes ce fameux « no man's land » à la triste réputation. Les mauritaniens nous y expédient, nous disant de faire vite. Aucun guide ne s'est présenté ce soir pour nous aider à trouver le chemin !! Il va falloir faire seul. J'aime autant car à l'aller, il avait fallu payer 20 euros par voiture, et cela m'avait semblé tellement évident...

Nous y voilà ! Au début, la piste est clairement visible, et je pars confiant, mais assez vite, il faut froncer les sourcils pour distinguer des traces, tant le vent de sable les fait vite disparaître. Nous ne distinguons vraiment pas grand-chose et ne voyons pas encore au loin les miradors du poste marocain !! La seule recommandation est de ne pas s'éloigner de la piste, car il reste des mines, et nous ne savons pas où nous sommes. Malgré tout, nous faisons en sorte de rester bien sur le rocher (c'est peu commode à miner) et retrouvons nos traces lorsqu'une voiture dans l'autre sens nous indique le bon chemin. Nous aurons bien vécu nos cinq minutes d'angoisse existentielle. De celles où vous vous dites que tout peut très bien s'arrêter subitement ! Sensation !

Voilà le poste marocain. Nous allons être contents de passer et de quitter ce lieu inquiètant ! Un camion et deux voitures nous précèdent. Le garde s'écarte de l'avant du camion, nous fait face, son arme en bandoulière, et nous fait signe de faire demi tour ! Aïe ! L'heure change ici-même, une heure de plus, et il est donc 18h20 ! Le poste frontière est fermé depuis 20 minutes, et jusqu'à demain 9h00 !! Il va falloir camper là ! Pas question de chercher un endroit tranquille. Il y a maintenant trois ou quatre voitures, dont un 4x4 espagnol qui doit rebrousser chemin jusqu'à Rabat ! Ils n'ont pas leur visa d'entrée en Mauritanie, et il faut retourner 2.500 km en arrière, à Rabat, pour s'en munir. Je n'aimerais pas être à leur place. 5.000 km pour rien, c'est quand-même un peu rageant non ? Surtout que le Sahara, c'est assez monotone à traverser. En même temps, 10 mois après le changement de cette disposition, ils auraient pu se renseigner.

Nous nous demandons quel est le degré de sécurité dont  nous pouvons nous prévaloir dans un endroit qui n'appartient à aucun pays, et où donc, aucune force de maintien de l'ordre ne peut être sollicitée en cas d'agression. C'est qu'il va falloir camper là, et je suis bien content d'avoir sur le toît ma maison, et dans le coffre, tout ce qu'il faut pour préparer à manger. Des locaux, mauritaniens, marocains, sont tout autant coincés que nous. Quelques femmes dans les voitures, qui se demandent où elles vont bien pouvoir dormir. Le semi-remorque, près duquel je me suis accolé, afin de minimiser les assauts du vent, du moins d'un côté, sera leur hôtel pour la nuit. Ils nous demandent l'échelle d'accès à la tente, pour permettre aux femmes de se hisser dans la remorque vide. Ils installent quelques nattes, commencent à préparer le thé. Notre campement est quasi prêt, une natte nous sert de pare vent. Le gaz est branché, nous nous lançons à notre tour dans un thé à l'africaine qui devrait nous occuper une bonne heure. Nous rencontrerons tout ceux qui partagent notre condition d'apatrides transitionnels. Abderhamane, une vingtaine d'années, essaiera de nous convaincre de la suprématie de l'islam sur les autres religions. Une femme, à qui nous prêterons les verres à thé, nous donnera menthe et sucre pour bien réussir le notre. Un peul mauritanien pacifiera les discussions de nature politique ou religieuse, que nous faisons tout pour éviter, mais qui semble leur tenir réellement à coeur. Il y aura une vraie solidarité entre tous. Seuls les espagnols ne quitterons pas leur habitacle. J'imagine la nature de leurs conversations à huis-clos...

Je fais l'inventaire des victuailles. Une boîte de sardines, du riz, une petite boîte de petits pois, des épices, quelques piments séchés du Togo. Cela va bien s'accommoder. Nous nous régalons, avant de sortir les instruments et de jouer de la musique pendant deux bonnes heures. Tous viennent écouter à leur tour, et nous convenons que la musique est véritablement le langage universel qui met tout le monde d'accord.

Le vent, d'une violence rare, qui souffle par bourrasques brutales, fait claquer sans cesse le double toît de la tente et rendra mon sommeil quasi impossible. Avant de m'en rendre compte, et comme nous ne sommes pas véritablement fatigués, nous nous faisons une séance photo dans la tente histoire d'avoir les yeux qui piquent correctement et de faciliter l'endormissement.

Pour ma part, et bien que ne pestant pas contre le vent, j'attends vainement le sommeil jusqu'au petit jour. Enfin quelques heures de sommeil me suffiront.

A 9h00, nous ne sommes debout que depuis une petite heure, et alors que les barrières s'ouvrent et que les véhicules démarrent pour se retrouver en tête aux formalités, nous sommes encore en train de touiller notre café. Nous arrivons donc tranquillement ¼ d'heure plus tard. Tout se passe correctement jusqu'au bureau des douanes où  pour la énième fois, j'expose le cas délicat de mes plaques minéralogiques. Cela prendra une heure avant que le chef ne se penche sur la question et ne décide qu'il me faut les changer dès que possible. Il rédige donc mon laisser-passer avec la nouvelle immatriculation et nous laisse repartir avec la consigne de ne pas attendre pour les changer.

Heureusement, nous n'avons rien à débourser, car nos finances sont au plus mal. Il reste 40 euros.

J'avais bon espoir que la station service côté marocain accepte la carte visa, histoire d'avoir le plein de gasoil, en attendant d'arriver à Dakhla, mais ce n'est pas le cas. Nous devrons rouler à 90 pour économiser le carburant. On nous dit qu'à 80 km, il y a une pompe qui prend la visa. Alhamdoulilahi !!

Nous y voilà ! Centre Visa ! Plein d'espoir, je demande au pompiste, il m'emmène à la réception de l'hôtel d'un grand complexe touristique, avec fontaine, restaurant, boutiques, Wi-Fi, contraste, retour à la civilisation. Le réceptionniste me dit que la connexion est défectueuse. Il m'exhibe la machine emballée dans un papier cellophane. Je pousse mes hauts-cris ! Lève les bras au ciel : « On est mal ! » Plus de gasoil, pas un rond en poche, et Dakhla encore à 260 km. Je joue le voyageur désespéré. Je tourne en rond, fais ma petite pièce de théatre. Le réceptionniste me fait un signe. Je retourne au guichet. Il y a une autre machine pour le restaurant, et celle ci fonctionne. Je demande si on peut déjeuner, payer 200 dh de plus, et mettre du carburant. Il appelle le pompiste qui m'emmène aux bureaux de la direction. Dans une immense pièce presque vide, un bureau moderne avec ordinateur, et derrière, une femme apprêtée en train de travailler. C'est la patronne du complexe. Je lui fais ma requête et elle est disposée à me rendre ce service. Je retourne victorieux trouver mes compagnons d'infortune et leur annonce que tout est arrangé. Nous fêtons ça avec un copieux tagine de mouton comme j'en rêvais depuis longtemps. La connexion Wi-Fi en revanche ne fonctionnera jamais. Nous prenons un bon café, 200 dh de gasoil et nous retrouvons à rouler enfin détendus vers Dakhla. Encore beaucoup de vent de face, le sable qui dépolit les phares en résine des voitures récentes. Je me félicite d'avoir installé ces grilles devant les phares. Jusqu'alors, elles n'avaient pas fait la preuve de leur utilité, mais il faut reconnaître qu'elles ralentissent bien le sable qui agresse ainsi beaucoup moins le verre de mes phares. Nous sommes à une quarantaine de km de la presqu'ile lorsque les passagers d'un véhicule immobilisé sur le côté, immatriculé aux Pays-Bas, nous font signe de nous arrêter. J'avais ralenti et m'immobilise devant la renault scénic en panne. Ils ont perdu toute leur huile. Le moteur s'est arrêté, ils sont très inquiets. J'avais acheté au Burkina Faso un câble de remorquage 5t et ne m'en suis pas encore servi, c'est l'occasion. Ils veulent que j'emmène l'un d'entre eux jusqu'à la prochaine station, trouver de l'huile, mais je propose un remorquage tout-en m'inquiètant un peu. La voiture est pleine comme un oeuf, et il y a 5 passagers, tous des hommes de bonne taille. Je relie les voitures et nous partons. J'accélère progressivement jusqu'à 70 km/h, la voiture ne chauffe pas. 80, tout va bien, l'aiguille monte un peu, je stabilise et nous roulons comme ça une trentaine de km. Nous arrivons au poste de contrôle, puis à la station. Ils sont ravis, bien sûr. Je me suis fait promettre une invitation à dîner pour nous trois. Ils remettent de l'huile et continuent jusqu'à Dakhla, nous les suivons pour les couvrir au cas où. Contrôle à l'entrée, ils commencent et partent alors que nous n'avons pas terminé. Nous les rattrapons juste à l'entrée de la ville et les suivons jusqu'au garage. Alors que le mécano examine la situation sous la voiture et leur apprend qu'il faudra patienter jusqu'à demain, je fais poser mes nouvelles plaques. Nous allons retirer de l'argent et retrouvons le sourire qui accompagne le sentiment de sécurité du voyageur.

Retour au garage, ils ont disparu, tant pis, dinons. Je retrouve la petite rue commerçante où Léon s'était fait couper les cheveux. Le restaurant était bon et pas cher, il confirme mon souvenir. Un petit ravitaillement et nous quittons aussitôt la ville pour retrouver le PK 25 où nous étions déjà restés en descendant cet hiver. Il fait nuit alors que nous approchons. Sur la route, des warn ings, un camping car s'est ensablé, il a tourné à droite 20 m avant l'accès, dans la nuit, il y a de quoi confondre. Sa roue avant droite est dans le sable jusqu'à l'essieu, c'est très mou. Le câble n'a ni refroidi, ni retrouvé sa place au fond du coffre dans une malle. Je fais prestement mon demi-tour et me gare derrière lui, lui tournant le dos. Il n'y a pas véritablement d'anneau, à l'arrière de ce gros engin, juste un  longeron en acier zingué d'épaisseur modeste. Je m'y accroche et le hisse hors de son piège. Nous venons de gagner notre apéro du soir ! Ça crée des liens l'entr'aide, et nous nous installons à proximité immédiate du camping-car, il y a encore du vent et son volume nous déventera un peu.

Il y a beaucoup moins d'ambiance alentour, moins de véhicules, la Khaïma d'Hamidou est absente  son sourire légendaire aussi, et sa bonne humeur.,son plat maure aux couteaux frais du jour... et les soirées musique dans la confortable et vaste tente en laine et coton. Mais l'anisette réchauffe bien les cœurs, surtout dans un bon fauteuil, après cette journée de formalités frontalières et d'indigence légère, douce et bien contrôlée. Après tout, même dans notre dénuement momentané, nous sommes entourés d'un confort enviable pour la plupart des individus que nous croisons.

Arnaud est un jeune retraité de Nimes, Rémi son fils un frais bachelier en math spé, méritant, et ils viennent tous deux passer un mois et faire pour l'un du wind-surf, pour l'autre du kite. Dakhla est le paradis des surfers, faut-il le rappeller? En arrivant la veille, au fond du lagon, près duquel passe la route, nous avons vu toutes ces voiles tendues dans le ciel, et les silhouettes virevoltant au loin entre ciel et mer.

Cette fois, je me suis muni des boules quies, petites mousses jaunes expansives qui vous privent petit à petit de toutes les fréquences sonores. Rien que d'observer cette lente descente du raffut de la toile qui claque en bruit raisonnable, lointain, ça devient comme une flamme qui « claque » avant de s'éteindre, c'est léger, c'est un murmure, je dors !

Nous récupérons vraiment !

La table est dépliée sous le vent, le café chaud, au lait, avec dattes fraîches, amandes et raisins. Lait fermenté. Il y a même un jus de fruit, de l'eau à volonté pour la toilette. Je commence à être rodé. On s'entend bien avec Cyril et Philippe. Les choses sont claires, on note tout, on partage, on équilibre régulièrement les comptes. A partir de là, chacun est lui même, avec ses envies, ses élans, ses petites impatiences, et c'est tout aussi clair, normal et naturel. Nous pouvons pousser des discussions musicales ou verbales un peu plus loin, nous partageons à la fois une culture et des concepts qui prédisposent petit à petit au retour, et les soirées s'éternisent volontiers. On s'accoutume chacun en confiance.

Pas de casse-bonbon ici.  On avance à notre rythme à tous les trois, et personne n'impose le sien, c'est l'essentiel.

Ce soir, c'est Tan-Tan ? Ou plutôt Laayoune ! Laayoune bon ! Tan-Tan demain.

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